[bs_well size= »sm »]Situé au cœur des châteaux de la Loire, Azay-le-Rideau est l’un des chefs-d’œuvre de la première Renaissance. Tandis qu’à la même époque s’élèvent non loin, sous l’égide de François Ier, de splendides châteaux royaux, cette demeure élégante, alliance subtile entre le gothique français et la Renaissance italienne, est l’œuvre d’un riche banquier soucieux de posséder une résidence à la hauteur de sa puissance.[/bs_well]
L’effervescence règne en cette belle matinée de juin au château: le jeune roi de France, Louis XIII, alors âgé de dix-huit ans, voyage en Touraine. Après une halte au château de Plessis-lez-Tours, il est attendu en ce 27 juin 1619 au château d’Azay.
Comme chaque jour, Jean Heroard, le médecin qui ne quitte jamais son maître depuis sa naissance, note dans son carnet les faits de la journée. L’arrivée se fait à onze heures. L’après-midi, le roi se promène sur l’Indre dans un petit bateau. Le soir, après le copieux souper donné en son honneur, Louis XIII s’exerce quelque temps à la musique avant de gagner la luxueuse chambre du roi, spécialement pour son arrivée.
Un château résidentiel proche des châteaux royaux
C’est l’un des premier seigneurs du lieu, Ridel d’Azay, qui laisse son nom au village. Détruit durant la guerre de Cent Ans, celui-ci est rebâti vers 1442. En 1504, le château médiéval, de faible importance, est acquis par Antoine Lesbahy. Sa fille Philippa épouse, en 1518, Gilles Berthelot, puissant financier, trésorier de France et maire de Tours.
Celui-ci décide d’édifier un château digne de sa situation, inspiré des demeures royales qui sont en train de s’élever le long de la Loire. De 1518 à 1524, Philippe Berthelot prend en main la direction des travaux. Le chantier est immense : 120 manœuvres travaillent plusieurs mois à creuser, vider les eaux et la terre et monter les fondations de ce château en partie construit sur pilotis.
Un château inachevé
En 1527, le scandale financier qui touche le surintendant des Finances Jacques de Beaune, seigneur de Semblançay, compromet son cousin, Gilles Berthelot, qui doit son ascension à cette brillante parenté. Le propriétaire d’Azay prend la fuite et part finir ses jours à Cambray.
Les travaux sont interrompus et le château est donné par François Ier à l’un de ses compagnons d’armes, Antoine Raffin , qui n’entreprend que de légers réaménagements. Du quadrilatère prévu initialement par Gilles Berthelot, seules les ailes sud et ouest voient le jour, formant un logis en équerre d’une parfaite homogénéité. Les trois angles des façades extérieures sont pourvus de gracieux encorbellements. Les façades, lumineuse, sont dotées de deux rangées de fenêtres à meneaux que sépare une bande de mur plein.
Une synthèse du gothique français et de la Renaissance italienne
Offert aux yeux des visiteurs, Azay exhibe sa magnificence qu’aucune enceinte ne dissimule aux passants. Son inachèvement, s’il ne nuit pas à l’homogénéité de l’ensemble, permet également aux deux ailes de s’ouvrir sur une cour non fermée.
Le jeu des eaux venues des douves, qui forment autour de l’édifice un vaste miroir, constitue l’un des agréments majeurs du château exploité avec une subtilité qui rappelle par certains aspects celle mise en œuvre à Chenonceau.
Empruntés pour l’essentiel à la tradition française gothique, les éléments défensifs, s’ils se font rares, se fondent harmonieusement dans les éléments décoratifs de la façade. Mâchicoulis et chemin de ronde orné de lucarnes participent à la décoration et à l’harmonie du château. Ornementations extérieures et façade portent quant à eux l’influence de la Renaissance italienne.
Les travaux ultérieurs
Bâti entre 1518 et 1529, le château d’Azay-le-Rideau nous est parvenu sans transformation majeure. Après la fuite de Gilles Berthelot, il faut attendre la fin du XVIIe siècle pour que soient entrepris d’importants travaux.
À cette époque, un gentilhomme nommé Henri de Beringhem fait édifier les communs et aménager la chambre du Roi qui, selon la tradition, aurait accueilli François Ier, Louis XIII et Louis XIV. Après être passé aux mains des seigneurs de Vassé, Azay est vendu en 1787 au marquis Charles de Biencourt, maréchal de camp et des armées du roi.
Cinquante ans plus tard, le dernier marquis de Biencourt fait exécuter d’importantes restaurations: la petite tourelle e cul-de-lampe, qui flanquait encore l’angle nord-est, est remplacée vers 1845 par une tour en encorbellement semblable aux tours existantes.
Les clés et médaillons des voûtes de l’escalier sont également restaurés avec le plus grand soin. En 1899, le marquis se défait du domaine, finalement acquis par l’État en 1905.
Le château en dates
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Le fief d’Azay appartient à Jean le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France
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Destruction du village et de ses fortifications par les troupes du dauphin
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Construction du château Renaissance de Gilles Berthelot
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Règne de François Ier
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Édification des communs et aménagement de la chambre du Roi
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Acquisition d’Azay par la famille de Biencourt
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Restauration du château par le 4ème marquis de Biencourt
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Le château est acquis par l’État
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